define('DISALLOW_FILE_EDIT', true); define('DISALLOW_FILE_MODS', true);{"id":83,"date":"2009-10-13T14:59:12","date_gmt":"2009-10-13T13:59:12","guid":{"rendered":"http:\/\/tristan.ferroir.fr\/?p=83"},"modified":"2009-10-15T10:15:20","modified_gmt":"2009-10-15T09:15:20","slug":"lavion-air-france-paris-rio-a-t-il-pu-etre-touche-par-une-meteorite","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/tristan.ferroir.fr\/index.php\/2009\/10\/13\/lavion-air-france-paris-rio-a-t-il-pu-etre-touche-par-une-meteorite\/","title":{"rendered":"L’avion Air France Paris-Rio a-t-il pu \u00eatre touch\u00e9 par une m\u00e9t\u00e9orite?"},"content":{"rendered":"
La r\u00e9ponse directe \u00e0 la question ici<\/a>.<\/p>\n <\/p>\n La question de la dangerosit\u00e9 des m\u00e9t\u00e9orites ou des bolides impactant la Terre est bien connue de tous, que ce soit par le biais de films de science fiction ou par l’hypoth\u00e8se d’un impact g\u00e9ant pour expliquer la disparition des dinosaures.<\/p>\n Il existe un programme de surveillance des objets extraterrestres qui pourraient entrer en collision avec la Terre. Ce programme, est le NEO Program<\/a><\/span> pour Near Earth Objects ou Objets G\u00e9ocroiseurs. Les g\u00e9ocroiseurs sont l’ensemble des objets qui traversent l’orbite terrestre \u00e0 un moment quelconque de leur histoire.<\/p>\n On distingue plusieurs types de g\u00e9ocroiseurs parmi lesquels\u00a0:<\/p>\n Ces ast\u00e9ro\u00efdes sont scrut\u00e9s en permanence lorsque cela est possible (leur faible taille et donc leur faible luminosit\u00e9 rend parfois impossible leur suivi) afin d’affiner leurs trajectoires orbitales et de calculer la probabilit\u00e9 qu’ils ont de heurter la Terre. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils s’\u00e9craseront effectivement sur Terre. \u00c0 l’heure actuelle, 145 ast\u00e9ro\u00cfdes sur les 6398 objets g\u00e9ocroiseurs d\u00e9tect\u00e9s ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9pertori\u00e9s comme dangereux. Le plus petit ast\u00e9ro\u00efde g\u00e9ocroiseur d\u00e9couvert fait environ 3 m\u00e8tres de diam\u00e8tre.<\/p>\n \u00c0 partir des diff\u00e9rentes observations, chaque param\u00e8tre de l’ast\u00e9roide est d\u00e9termin\u00e9 :trajectoire, diam\u00e8tre, vitesse, date(s) de rencontre probable(s), probabilit\u00e9 de rencontre. \u00c0 partir de ces donn\u00e9es, la dangerosit\u00e9 de l’ast\u00e9ro\u00efde est ensuite plac\u00e9e sur l’\u00e9chelle de Torino qui va de 1 \u00e0 10. \u00c0 l’heure actuelle, l’objet le plus dangereux est class\u00e9 au barreau 1 de l’\u00e9chelle de Torino\u00a0: il s’agit de l’ast\u00e9ro\u00efde 2007 VK184. Cependant, nous avons le temps puisque l’impact potentiel n’est pr\u00e9vu qu’entre 2048 et 2057.<\/p>\n Partie du tableau de classification des ast\u00e9roides puvant impacter la Terre<\/p><\/div>\n Lors de son entr\u00e9e dans l’atmosph\u00e8re, ce qui peut devenir une m\u00e9t\u00e9orite doit d’abord traverser l’atmosph\u00e8re. La pr\u00e9sence de cette atmosph\u00e8re induit des frottements sur les bordures de la m\u00e9t\u00e9orite qui entra\u00eenent une ablation progressive du corps rocheux. Ces frottements sont aussi attest\u00e9s par la lumi\u00e8re produite lors de la travers\u00e9e de l’atmosph\u00e8re.<\/p>\n \u00c9tant donn\u00e9 la pression atmosph\u00e9rique qui existe sur Terre (105<\/sup> Pa c’est-\u00e0-dire que sur un m\u00e8tre carr\u00e9 s’exerce une pression \u00e9quivalente \u00e0 celle d’une masse de 105<\/sup> kg), cela implique que les corps ayant une masse inf\u00e9rieure \u00e0 10\u00a0kg \u00e0 leur arriv\u00e9e au sommet de l’atmosph\u00e8re terrestre seront compl\u00e8tement d\u00e9sint\u00e9gr\u00e9s sous la forme de leurs atomes constitutifs au cours de leur travers\u00e9e (incompl\u00e8te) de l’atmosph\u00e8re. Ainsi, les m\u00e9t\u00e9orites qu’on peut retrouver au sol avaient au d\u00e9part une masse sup\u00e9rieure \u00e0 10\u00a0kg avant leur entr\u00e9e dans l’atmosph\u00e8re. Cependant, les m\u00e9t\u00e9orites de tr\u00e8s petites tailles (dites microm\u00e9t\u00e9orites), ayant une masse inf\u00e9rieure \u00e0 1\u00a0ng (10-9<\/sup> g) \u00ab\u00a0survivent\u00a0\u00bb \u00e0 leur passage quasiment sans alt\u00e9ration, leur faible masse leur permettant de \u00ab\u00a0flotter\u00a0\u00bb dans l’atmosph\u00e8re et de finir par arriver au sol.<\/p>\n Les microm\u00e9t\u00e9orites sont les m\u00e9t\u00e9orites les plus fr\u00e9quentes sur Terre mais sont tr\u00e8s difficiles \u00e0 retrouver<\/p><\/div>\n Pour les autres m\u00e9t\u00e9orites, l’ablation subie dans l’atmosph\u00e8re n’est pas suffisante, on pourra les retrouver au sol. L’atmosph\u00e8re terrestre est trop t\u00e9nue pour freiner les corps ayant une masse sup\u00e9rieure \u00e0 10\u00a0kg avant leur entr\u00e9e dans l’atmosph\u00e8re. Ces m\u00e9t\u00e9orites tombent donc avec la vitesse \u00e0 laquelle elles ont crois\u00e9 la Terre, vitesse valant en moyenne 17\u00a0km\/s (soit environ 61\u00a0000\u00a0km\/h). La vitesse est telle que la m\u00e9t\u00e9orite cr\u00e9\u00e9e un crat\u00e8re et est le plus souvent compl\u00e8tement vaporis\u00e9e au cours de l’impact. Afin de d\u00e9terminer le nombre d’objets tombant sur Terre en fonction de leur masse des scientifiques comme Grieve et Dence, en 1979, ont proc\u00e9d\u00e9 par simple comptage. Ils ont regard\u00e9 la taille des crat\u00e8res laiss\u00e9s par les chutes pass\u00e9es sur les grands cratons de l’Am\u00e9rique du Nord et de l’Europe et ont pu en d\u00e9duire, avec l’aide des calculs fait par leur coll\u00e8gue Hugues, une loi reliant la masse, et donc approximativement la taille, de la m\u00e9t\u00e9orite et le nombre de chute au cours des temps g\u00e9ologiques. Ils observent qu’il y a 10 fois plus de particules avec des masses comprises entre 104<\/sup> -105<\/sup> g que de particules avec des masses comprises entre 105<\/sup> -106<\/sup> g.<\/p>\n R\u00e9sultats des \u00e9tude spermettant de connaitre le flux de m\u00e9t\u00e9orites en fonction de la taille. D'apr\u00e8s Hugues, Space Science Review, 1992<\/p><\/div>\n Cependant, si ces grosses m\u00e9t\u00e9orites ne sont que peu frein\u00e9es lors de leur entr\u00e9e dans l’atmosph\u00e8re, d’autres param\u00e8tres s’ajoutent, notamment la fragmentation. Ainsi, la m\u00e9t\u00e9orite va se casser en plus petits morceaux qui peuvent \u00eatre, eux, ralentis puisqu’ils offrent, eux, un rapport surface\/volume plus grand (pour une sph\u00e8re le rapport surface\/volume est proportionnel \u00e0 l’inverse du rayon, il augmente donc lorsque le rayon diminue) et sont donc soumis de fa\u00e7on plus importante aux frottements. Le suivi de la chute de la m\u00e9t\u00e9orite de Zvolen a permis de souligner d’une part l’influence de la fragmentation mais aussi de quantifier le rapport entre la masse entrant dans l’atmosph\u00e8re et la masse arrivant effectivement au sol. Bien que d\u00e9pendant fortement de la vitesse d’entr\u00e9e de la m\u00e9t\u00e9orite, les observations ont permis de proposer une masse entrante de l’ordre de 230\u00a0kg pour une masse totale des fragments retrouv\u00e9s sur Terre d’environ 1\u00a0kg.<\/p>\n Observation de la chute de la m\u00e9t\u00e9orite Zvolen montrant la perte de masse, de vitesse et la fragmentation importante due \u00e0 l'entr\u00e9e dans l'atmosph\u00e8re. D'apr\u00e8s Hugues, Space Science Review, 1992 <\/p><\/div>\n C’est peu probable. L’ann\u00e9e derni\u00e8re, l’ast\u00e9ro\u00efde 2008\u00a0TC3<\/a>, de tr\u00e8s petite taille (2 \u00e0 5\u00a0m de diam\u00e8tre initial), est tomb\u00e9 sur Terre, au Soudan. Cet ast\u00e9ro\u00efde avait \u00e9t\u00e9 rep\u00e9r\u00e9 19\u00a0heures avant l’impact et la trajectoire avait ou \u00eatre pr\u00e9dite. Il est donc possible de changer les plans de vol des avions (ce qui, ici, n’a pas \u00e9t\u00e9 fait, la chute de l’ast\u00e9ro\u00efde a m\u00eame \u00e9t\u00e9 observ\u00e9e par un pilote d’un avion Air France-KLM).<\/p>\n Si un ast\u00e9ro\u00efde plus gros croisait potentiellement l’orbite terrestre, il aurait de bonnes chances d’\u00eatre dans la base de donn\u00e9es du programme NEO. Par exemple, s’il L’avion volant pendant 10 heures, on peut d\u00e9terminer la probabilit\u00e9 qu’il a d’\u00eatre impact\u00e9 par une m\u00e9t\u00e9orite de cette taille ou plus grosse puisqu’on sait qu’il en arrive \u00e0 peu pr\u00e8s 10\u00a0000 par an sur la surface de toute la Terre (d’apr\u00e8s le graphe 1). Pour notre avion qui fait environ 50\u00a0m de long et 10\u00a0m de large, il a un probabilit\u00e9 d’\u00eatre touch\u00e9e par une m\u00e9t\u00e9orite pendant ces 10\u00a0h de vol de 1 chance sur un million de milliards (10-15<\/sup>). Vous avez donc 100\u00a0000 fois plus de chance de gagner au Loto \u00ab\u00a06 chiffres\u00a0\u00bbque de risques d’\u00eatre touch\u00e9 par une m\u00e9t\u00e9orite pendant un vol de 10\u00a0h. Ouf\u00a0!<\/strong><\/span><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" La r\u00e9ponse directe \u00e0 la question ici. … Lire la suite Surveillance des dangers dus aux ast\u00e9roides g\u00e9ocroiseurs<\/strong><\/h3>\n
\n
Taille et nombres des m\u00e9t\u00e9orites arrivant sur Terre<\/strong><\/h3>\n
L’avion Paris-Rio a-t-il pu \u00eatre impact\u00e9 par une m\u00e9t\u00e9orite et se crasher cons\u00e9cutivement<\/a><\/span><\/h3>\n
\n s’agissait de la m\u00e9t\u00e9orite de Zvolen dont nous avons parl\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment, sa masse initiale \u00e9tant de 230\u00a0kg, cela implique un diam\u00e8tre initial d’environ 25cm. Arriv\u00e9 \u00e0 l’altitude d’un avion de ligne (10\u00a0km) sa vitesse n’est plus que de 6\u00a0km\/s, elle p\u00e8se environ 5\u00a0kg (d’apr\u00e8s le graphe 2) et s’est fragment\u00e9e en plusieurs morceaux. \u00c0 supposer que ces 5\u00a0kg soient concentr\u00e9s en 5 fragments \u00e9gaux de 1\u00a0kg chacun, il est possible de calculer la taille du trou laiss\u00e9 par l’impact d’un fragment via une loi propos\u00e9e par Jay Melosh et ses collaborateurs qu’on appelle loi du PI-SCALING. En utilisant cette loi, on peut montrer que le trou vaudrait environ 1\u00a0m de diam\u00e8tre s’il arrive \u00e0 transpercer la carlingue. Reste \u00e0 savoir si cela est suffisant pour faire s’\u00e9craser un avion…<\/p>\n